"Juste avant le bonheur" par Agnès Ledig
Je vais parler aujourd’hui d’un livre d’un autre genre :
Quatrième de couverture
Cela fait longtemps que Julie ne croit plus aux contes de fées. Caissière dans un supermarché, elle élève seule son petit Lulu, unique rayon de soleil d’une vie difficile.
Pourtant, un jour particulièrement sombre, le destin va lui sourire. Emu par leur situation, un homme les invite dans sa maison du bord de mer, en Bretagne.
Tant de générosité après des années de galère : Julie reste méfiante, elle n’a pas l’habitude. Mais, pour Lulu, pour voir la mer et faire des châteaux de sable, elle pourrait saisir cette main qui se tend.
Ce que j’en pense :
C’est le premier livre d’Agnès Ledig qui me tombe entre les mains, alléchée par certains commentaires. Je craignais une histoire à l’eau de rose, car dans la vie on tombe rarement sur un homme d’un certaine âge qui, touché par les difficultés d’une jeune femme élevant seule son enfant et harcelée par son employeur, l’emmène en vacances...
En fait, ce livre est plutôt sympathique et se lit rapidement. On s’attache aux protagonistes et à leurs vécus douloureux. Le style est assez agréable. Il y a quelques phrases bien tournées et des réflexions sur la vie ou le bonheur ou la tristesse : « L’empathie, c’est tendre la main à celui qui est dans le trou, ce n’est pas sauter dedans pour l’aider à remonter. »
Les descriptions de la misère sociale de l’une en opposition avec l’aisance financière des autres et la rencontre des deux univers sont touchantes mais tellement éloignées de la réalité… L'auteure aime bien les proverbes : « Ne baisse pas les bras, tu risquerais de le faire deux secondes avant le miracle » ou bien « le bonheur va vers ceux qui savent rire ».
Seulement, je ne crois plus tellement aux contes de fées, alors j’ai quand même eu un peu de mal, comme toujours avec ce style de roman, que je choisis toujours pour mettre mes neurones en vacances. J'ai eu du plaisir à le lire mais je sais pas si j’en garderai pas un souvenir impérissable. Néanmoins, il a parfaitement rempli son rôle de doudou.
L’auteur :
Née en 1972, Agnès Ledig est aujourd’hui sage-femme. Elle a commencé à écrire après le décès d’un de ses trois enfants, atteint d’une leucémie.
Elle reçoit le prix « Femme actuelle » pour « Marie d’en haut ».
Elle publie en 2013 « Juste avant le bonheur », puis « Pars avec lui » en 2014.
Extraits :
Parfois, dans la vie, on a le sentiment de croiser des gens du même univers que nous… Des extra-humains, différents des autres, qui vivent sur la même longueur d’ondes, ou dans la même illusion.
La tristesse s’est installée au fond de lui sans lui demander son avis. Elle se sent chez elle. Il a beau essayer de se divertir, rien n’y fait, elle est là, tapie dans un coin, prête à ressurgir au moindre relâchement.
Tu peux tendre la main à quelqu’un, mais tu ne peux pas le sortir du trou dans lequel il s’enfonce s’il ne prend pas la main que tu lui tends. A moins d’y tomber avec lui, ce qui ne résout pas les choses. On est à deux au fond du trou, mais on est quand même au fond du trou.
Il vaut mieux occulter ce qui est trop dur, ne pas y penser, mettre le quotidien au premier plan, vivre les choses sans penser aux conséquences, se nourrir de souvenirs pour ne plus subir le présent, et encore moins ce qui risque d’advenir.
Quand on quitte le long fleuve tranquille de l’existence, on découvre des voies parallèles, certes plus difficiles à naviguer, mais plus intéressantes, plus riches que celles du flot commun qu’on emprunte avec facilité.
La vie est moins douloureuse quand on y joue comme dans une cour de récré, et quand on se raccroche aux réconforts rapides.
Lu en octobre 2016