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Les livres d'Eve
28 février 2015

"Le jour de Diwali" de Mina LOBATA

          Je vous parle aujourd’hui d’un livre que j’ai découvert grâce à babelio.com et son opération Masse critique dont je suis une fervente adepte. Je remercie donc mon site préféré ainsi que les éditions ILLADOR car c’est une très belle expérience.

 

Le jour de diwali de Mina LOBATA

 

 

 

                                               " Une fête pour naître une fête pour mourir
                                             le long canevas des jours et des nuits
                                                       pour s'apprêter à la fête"

 

 

Résumé

 

          Ce petit livre rassemble des réflexions de l’auteur sur la vie, la mort, la solitude, la foi, Dieu, la prière et la méditation.Mina Lobata, atteinte d’une maladie incurable sent la mort approcher et nous livre ses pensées, instant après instant.  Ces réflexions sont regroupées  en quatre parties ; « Poussière de soleil, poussière de lune », « Eléments pour une élégie de la Montagne noire », Le jour de Diwali » et « Cantique de la patience ».

          On plonge dans ce livre comme dans un voyage au pays de la Sagesse, car l’auteure évoque son voyage en Inde, pays aux couleurs chaudes, empreint de spiritualité et on suit l’auteur pas à pas, happé par les mots…

          Le titre du livre livrera son secret, au cours de la lecture.

 

Ce que j’en pense :

 

          C’est une magnifique découverte, un voyage initiatique auquel nous convie l’auteure dont on ne connaîtra le vrai nom que dans la prochaine publication. On sait seulement qu’elle aime les fleurs, les grimpantes en particulier et que certains textes ont été écrits il y a fort longtemps et revisités par l’auteure qui se savait en train de mourir.

          On découvre ainsi des pensées, aphorismes parfois même apophtegmes car donnent une orientation à la vie comme les philosophes grecs. (« Connais-toi toi-même »).

          Ce n’est pas un livre triste, on trouve des couleurs souvent, l’or, le bleu, les mots, remplis de musique,  nourrissent le lecteur comme une perfusion ; jamais on ne retrouve d’émotions négatives, l’auteure est atteinte d’une maladie incurable, mais il n’y a ni colère, ni tristesse. Elle profite de chaque instant de la vie et nous apprend la patience, cette patience dont elle parle si bien.

          J’ai été frappée par sa sérénité, la simplicité dans l’évocation de la maladie, de la mort. On sent que l’auteure a parcouru un long chemin, via sa foi en Dieu et la prière ou la méditation. La mort est une amie, elle l’a apprivoisée et n’a plus peur. Elle vit intensément sa vie, revisite ses souvenirs, notamment quand elle parle de l’Inde où elle a séjourné plusieurs années auparavant.

          Elle retient l’essentiel dans la vie, sans s’appesantir sur les détails qui font perdre tant de temps à notre époque du numérique, de la vie à cent à l’heure. Les mots sont précis, simples mais leur essence les rend vivants. Mina Lobata est en paix avec elle-même, avec la vie et avec la mort. On ressent presque physiquement sa sérénité, un grand silence tout en douceur, sans aucune trace d’inquiétude ou d’angoisse, m’a envahie peu à peu, une expérience de grand calme intérieur, de vacuité diraient les grands Maîtres de la spiritualité indienne, bouddhiste ou soufi…

          La sérénité de l’auteure est contagieuse car elle nous la communique avec des mots simples, de belles images. Elle vit par les éléments : la terre, le vent, l’eau… la lumière de la lune, celle du soleil dont les pensées sont des poussières… Elle nous parle d’amour aussi… "Pensée d’amour qui étreint comme le vent, sans racine et partout enraciné". P 65, de la Nature avec laquelle on ne fait qu’un : "Au fond des bois, le coucou bat le pouls du jour". P 73

         Elle joue avec les mots, par exemple avec le temps, la patience qu’elle met en lien avec la personne malade qu’on appelle un patient, laissant l’ambiguïté planer.

          L’auteure m’a donné envie de la suivre sur ce chemin qui m’est déjà familier par la pratique de la méditation. Elle l’aborde par sa foi en Dieu, mais avec des mots qui peuvent s’appliquer à n’importe quelle religion ou philosophie de vie. Ayant  donné un sens à sa vie, Mina Lobata nous invite à donner un sens à la notre, à la vivre dans son essence même, à l’instant présent.

          Il m’a été très difficile de faire une critique de cet ouvrage, car j’avais peur d’en abîmer la magie. C’est comme une de ces fleurs chères à l’auteure dont on a peur de casser un pétale, de fragiliser la tige, ou un objet précieux que l’on pourrait briser par maladresse. Une très belle leçon de vie en tout cas…

          Note : 8,5/10

 

 

L’auteur :

 

Mina Lobata Ipomoea lobata_4441

L’auteure qui se cache derrière le nom de Mina Lobata est née en 1961 et s’est éteinte en 2014

 

Selon les éditions Illador : Mina Lobata aimait dans son pseudonyme la fleur, l'étymologie et le secret. Elle a laissé une vingtaine de cahiers manuscrits, sorte de journal intime discontinu où voisinent pensées et aphorismes, notes, méditations et fragments, apophtegmes aussi, ou encore poèmes isolés.

 

Mina Lobata flore en Valois

 

Outre plusieurs recueils et textes traduits, seule ou avec nous, Mina Lobata a laissé unevingtaine de cahiers manuscrits. Quelques amis ont reçu au fil des ans des lettres qui non seulement attestent l'épistolière qu'elle fut, mais laissent parfois deviner, très tôt, le chemin qu'elle devrait parcourir, et qui la conduirait enfin, dans le dénuement de la souffrance, mais entourée de l'amour même qu'elle rayonnait, à cette rencontre vers laquelle la petite espérance de Péguy, « celle qui toujours commence », la portait.

Les éditions ILLADOR publient des romans, des poèsies, des cahiers

http://www.editions-illador.com/_livres/jour_de_diwali.html

 

 

Extraits :

 

           «   Nuit de pleine lune, nous écoutons en silence la houle noire du vent dans les arbres. Ces moments de contemplation sont des sortes de prières esquissées. On s’agenouille intérieurement devant une mystérieuse beauté, devant ce sentiment d’être touché par la beauté. P 19

 

          La solitude ne ment pas, elle dévoile l’être et le laisse à son sort mendiant. P29

 

          Comme les feuilles mortes, les instants s’envolent au vent du jour. P 31

 

          L’enfant possède l’or du temps – des gouttes de temps pur, sans avant, ni après. P 37

 

          La peur des conséquences attire les conséquences dont on a peur. P 40

 

          Regrets, nostalgies (couteau usé dont la lame ne serait plus aiguisée par l’instant) n’emportez pas dans vos flots mélancoliques cette joie nue du présent – le glaive de cette joie – sa flamme murmurante. P 54

 

          Sagesse : aimer le deuil comme un seuil, puisque nous ne sommes faits que pour passer. D’une rive, l’autre. P 59

 

          Chaque nouvelle disparition ne peut que nous éveiller à une autre dimension, invisible, supraterrestre, à la continuité des mondes, à l’essence même de notre passage sur cette terre. P 62

 

          Comme au fond d’un jardin du Paradis, un bruit de clochettes touche l’âme par la chaleur d’un souffle animal. Les brebis broutent la nuit. P 80

 

          Dans la mer du temps, une digue de patience.

         Les patients le savent : ils ont tout le temps – et rien que lui. Un temps horizontal mer étale. P 114          »

 

 

Lu en février 2015

 

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Commentaires
P
Je lirais volontiers ce livre ne serait-ce que pour ce chemin allant jusqu'à la sérénité malgré les maladie. Rour s'est bien passé cette semaine ? Bises
A
Un livre à relire, sans doute, au fil des jours et des saisons.
U
Un livre qui m'a l'air prometteur.
L
C'est vrai que ça a l'air beau !
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