C'est mon premier abandon parmi ces livres de la rentrée littéraire 2014. Sans le jury pour le livre FNAC je ne l'aurais jamais ouvert.

 

c'est donc mon quatrième livre dans le cadre du challenge 1% rentrée littéraire.

 

totale éclipse

 

 

Résumé

 

          Nous sommes à Paris, dans un bar, où notre héroïne se rend fréquemment. Elle est photographe de métier et se trouve dans une période fragile de sa vie, ne sait plus très bien où elle en est. Elle a besoin d’autre chose, de trouver une autre direction.

           Soudain, elle entend une chanson qui rappelle plein de souvenirs à beaucoup d’entre nous : » Killing me Softly with his Song » rendue célèbre par les Fugees et avant eux par Roberta Flack (respectons les puristes). Cette chanson est particulière car il s’agit de quelqu’un écoute une chanson, dans un bar, et croit entendre raconter sa propre histoire.

 

                     « Killing me softly with his song,

                       Telling my life with his words”          répète le refrain.

 

          Réentendre cette chanson va ramener notre héroïne dans le passé ; lui rappelant une histoire d’amour qui s’était mal terminée et elle s’était jurée de ne plus tomber amoureuse d’un homme….

 

 

Ce que j’en pense :

 

          C’est le premier roman de Cécile Wajsbrot que je lis et j’ai pas accroché du tout, le livre m’est tombé des mains à la soixantième page (et encore j’ai fait des efforts pour ne pas arrêter avant.

          Dans le chapitre intitulé « diamonds and rust », elle part de l’Odyssée, enchaîne  sur les guerres en 1975, en passant par l’histoire d’amour raté entre Joan Baëz et Bob Dylan, mais pourquoi ? Par analogie avec son histoire avec le poète hongrois ?

          Le photographe est témoin de la vie mais ne la vit pas. Donc l’auteure regrette l’absence de mouvement. « où se trouve l’aventure ? ... J’aurais voulu partir, j’aimais le mouvement, le voyage, j’avais choisi la fixité ou plutôt la fixité s’était imposée, s’est emparée de moi et m’a fait rester comme je reste à cause de la pluie maintenant mais il y a toujours une raison, bonne ou mauvaise, pour rester.  Je vais en sens inverse de la marche des choses, j’essaie, non de maintenir le cap mais de saisir le temps. Ressaisir, capter, arrêter. P 43

          Parmi les points forts, je vais dire que l’idée était intéressante : elle réfléchit sur les photos qu’elle a prises, tout en écoutant de la musique, donc on retrouve la notion de voir ou être vu ou reconnu, dans le cadre d’une dictature cela donne la sensation d’être espionné par exemple.

          Derrière la photo, il y a aussi la notion de l’éphémère. On a tous quelque chose qu’on fuit ? la fameuse route 66 est-ce la route de l’espoir ou celle du rêve qui permet de tenir debout ?

          Il y a quelques phrases portes qui montrent que l’auteur raisonne bien, comme on peut le voir dans les extraits ci-dessous.

          Parmi les points faibles, je trouve le discours désordonné, l’auteure passe du coq à l’âne, fait des allers et retours. Les photos sont sans rapport les unes avec les autres ni avec les chansons d’ailleurs.

          Je suis probablement passée à côté de ce livre, j’ai trouvé qu’on était dans l’absurde et je me suis très vite ennuyée car il y a une absence totale de fil conducteur, les choses s’enchevêtrent, il y a des ébauches de connexions. Même en reprenant le livre pour noter les citations, les phrases que j’avais soulignées, je n’ai pas eu envie de lire quelques pages de plus. Il m’est retombé des mains une deuxième fois….

 

Note : 4/10

 

L’auteur :

 

Cécile Wajsbrot 1

Cécile Wajsbrot est née à Paris en 1954. Elle partage son temps entre son activité d'écrivain et celle de traductrice de l'anglais (notamment Les Vagues de Virginia Woolf), de l'allemand (Gert Ledig, Marcel Beyer).

Conversations avec le maître (2007) et L'Île aux musées (2008) sont les deux premiers romans du cycle Haute mer dont elle poursuit l'exploration avec Sentinelles (2013).

Cécile Wajsbrot 2

Attirée par la musique et par le son, elle écrit des fictions radiophoniques, notamment pour France Culture, et est l'auteur du livret d'un poème musical, Nachtkreis, composé par Frédéric Pattar.

 

 

 

 

 

Extraits :

 

          Les chansons qu’on aime touchent plus encore lorsqu’elles prennent au dépourvu. Quand on ne choisit pas de les entendre, que le hasard décide à votre place. Lorsqu’une voix s’élève du fond du temps. P 10

 

          J’essayais les visages, j’essayais de capter une essence, l’expression, croyais-je, finissait par se révéler ou plutôt, finissait pas révéler quelque chose. Le portrait ne ressemblait pas forcément à la personne parce qu’il en constituait la quintessence. P 12

 

          Les chansons sont faites pour les absents, les chansons sont des lettres qui restent sans réponse. Le poète hongrois. Toi. Ceux que nous avons côtoyés ou aimés, tous ces gens qui emplissaient nos vies continuent leur chemin loin de nous, peut-être dans une rue voisine, mais nous ne les voyons plus et nous les imaginons tels qu’ils étaient à l’époque sans penser que leur vie a changé ou qu’elle s’est simplement poursuivie, comme la nôtre. P 13

 

          Le portrait est une invention ancienne,  narcissique. Une représentation directe, l’histoire de quelqu’un qui désire se voir, ainsi naquit la miniature, permettant au portrait de s’introduire dans les salons. P 18

 

 

challengerl2014